Dans un discours à la Nation, le Roi du Maroc Mohammed VI a annoncé sa volonté de donner un nouvel élan au processus de régionalisation.
Si la région a acquis officiellement son statut de « collectivité locale » dans la constitution de 1992, ses moyens sont pour l’instant très limités. La réforme annoncée par le Roi devrait lui permettre de prendre une nouvelle dimension. Plus largement, la mise en place de la nouvelle politique de régionalisation devra constituer, selon les mots du Roi Mohammed VI, « un prélude à une nouvelle dynamique de réforme institutionnelle profonde ».
Pour opérer cette réforme, une Commission Consultative de la Régionalisation (CCR) a été mise en place. Elle est composée de 22 personnes issues de milieux variés (juristes, politologues, économistes, membres de la société civile…), et doit remettre ses propositions au Roi pour juin 2010. Pour Omar Azziman, son président, cette réforme « devra consolider le processus démocratique et améliorer les relations entre l’Etat et le citoyen. »
Dans son discours, le Roi a insisté pour que soit mis au point un modèle « maroco-marocain » de régionalisation qui puisse par la suite servir de modèle aux pays en développement. De plus, quatre piliers fondamentaux doivent guider la réforme : l’unité de l’Etat, de la nation et du territoire ; la consécration du principe de solidarité ; la recherche de l’harmonisation et de l’équilibre des compétences et des moyens pour éviter les interférences et des conflits ; une large déconcentration dans le cadre d’une gouvernance territoriale efficiente.
Les provinces du sud devraient être les principales bénéficiaires de la régionalisation avancée, appuyant par là le projet d’autonomie du Sahara marocain présenté par le Maroc au conseil de sécurité de l’ONU. La réforme doit en effet permettre aux habitants de ces régions « de disposer d’une large latitude dans la gestion de leurs propres affaires locales ».
